mercredi 24 août 2011

Acta est fabula : la pièce est jouée.

Ou devrais-je dire, rien ne vas plus,  les jeux sont faits !

Pour comprendre la pièce tragicomique qui est à l’affiche du théâtre qu’est la Tunisie de l’après révolution, il serait judicieux de jeter un coup d’œil par la lucarne du passé. 

Ainsi, au cours du quart de siècle de dictature Zabatiste, trois institutions ont représenté le symbole de la tyrannie.

Tout d’abord, la « Police » qui a joué son rôle à la perfection dans l’œuvre du chef autoproclamé ; un vrai chef d’œuvre en matière de terreur, d’humiliation et de dénigrement, non seulement des opposants au régime, mais de toute une nation, hommes, femmes et enfants.

Cette police nationale qui se devait de protéger les citoyens et leur assurer la sérénité est devenue le cauchemar de tout tunisien, aussi honnête soit-il. Au-delà des exactions des plus élémentaires des droits des citoyens, la police de Zaba s’est ingénuée en matière d’impositions fiscales non déclarées, comprenez corruption.

Eh oui, notre police est un  « Corpus corruptus » (Corps corrompu) qui a besoin d’une œuvre d’assainissement en profondeur, afin d’aspirer à une authentique police digne d’une démocratie. Le coup de balai donné dans la fourmilière par Farhat Rajhi, avait plus pour but d’épater la galerie que de changer les mentalités et les pratiques d’une police gangrénée par la corruption.

Puis, la « Justice », la « Dextera diaboli », traduisez, la main droite du diable qu’était Zaba ; une main tatouée d’injustice qui n’a pas hésité à jeter dans les tréfonds des geôles, des citoyens dont le seul tort, c’est d’avoir réclamés le droit à la dignité.

Cette justice là, la main droite de Zaba, continue aujourd’hui à sévir et servir ; servir les nantis et les corrompus et sévir contre les indigents et des citoyens innocents. Et pour ceux qui oseraient contester ce constat, je leur cite les cas Agrebi & Feriani.

Cette justice de notables n’a plus lieu de citer dans la Tunisie post-révolution qui ambitionne une justice juste vis-à-vis des justiciables et loyale à l’esprit de la loi. Or ce qui se passe dans les coulisses du ministère de la justice laisse présager d’un avenir encore plus sombre que la robe d’un avocat.

Enfin, et c’est la pire d’entre tous, celle qui a contribué à faire de la Tunisie, un jardin privé de Ben Ali et ses familles. Une institution qui était sensée protéger la nation, et qui s’est muée en un instrument clé d’une dictature édulcorée. Le « Parlement », entendez la chambre des députés, qui n’a cessé de légiférer au gré des humeurs de Zaba, au point de lui dresser un tapis rouge pour la présidence ad-indeternum, sans la moindre contestation, députés RCDistes et opposition de carton.

Ce parlement là qui a fait de la Tunisie, un paradis pour Ben Ali et ses familles, et un enfer pour les tunisiens, était présidé par des hommes de main de monsieur le président, et lui obéissaient au doigt. Parmi ceux là, on retrouve deux vielles connaissances, j’ai nommé :
  • M. Béji Caïd Essebsi, chef du gouvernement provisoire, qui a occupé les fonctions de président de la chambre des députés de 1990 à 1991, et qui a contribué largement à la promulgation de lois liberticides.
  • M. Fouad Mbazaâ, président provisoire et constitutionnellement illégitime, qui a occupé les fonctions de président de la chambre des députés de 1997 au 14 janvier 2011, quatorze années de lois promulguées pour servir les intérêts de ses bienfaiteurs. Ainsi, tout y est, amendements de la constitution, lois liberticides, d’autres ayant contribué au désastre économique et écologique que vit la Tunisie d’aujourd’hui.
Ces honorables messieurs qui ont veillés à la destinée de l’une des institutions qui a le plus contribué à la pérennité d’une dictature implacable, s’érigent aujourd’hui en garants de notre révolution !!!

Dans un monde parfait, le président et son premier ministre devront être traduits devant une justice, une vraie et non celle qu’ils maintiennent contre vents et marées, pour répondre de leurs crimes à l’encontre de la nation du temps où ils étaient présidents du parlement.

Mais non, rassurez-vous, Kamel Lataif veille au grain, rien n’a été laissé au hasard, car sieur Mohammed Ghannouchi le prédécesseur du vieux, a assuré, en nommant à la tête de la haute instance machin, un proche du locataire de Carthage.

Bref, la pièce est jouée dites-vous ; peut-être bien que oui, mais peut-être bien que non, à condition que la révolution aille jusqu’au bout pour assainir définitivement toutes les institutions gangrénées par un quart de siècle de pourriture.



                                                            Sami Abid
                        Membre fondateur & Vice-président 
                            du Congrès Démocrate Social
                       Chargé des affaires internationales



Post-scriptum : prochain article « Autopsie d’une partitocratie mort née »

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